Echantillon en tricot : pourquoi, comment ?

Conseils & mythes sur l’échantillon en tricot : swatch vs gauge

 

Dans le monde du tricot, on entend beaucoup parler de l’échantillon. Même si ce terme est très courant chez les tricoteurs, il soulève encore plein de questions. Entre malentendus, mythes et faux bons conseils… on ne sait plus où donner de la tête ! Il est temps de (re)mettre les choses à plat en revenant sur cette notion essentielle. Dans cet article, vous apprendrez tout ce qu’il faut savoir sur le fameux échantillon en tricot. Pour cela, nous allons répondre à 3 questions majeures sur le sujet :

1. Qu’est ce qu’un échantillon en tricot ?
2. Comment tricoter un échantillon ?
3. Comment éviter de tricoter un échantillon ?

 

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1. Qu’est ce qu’un échantillon en tricot ?

En français, il existe une certaine confusion lorsqu’on parle d’échantillon en tricot. En effet, ce même terme peut en réalité désigner deux notions différentes :

 

#1 Echantillon (swatch) = petit morceau de tricot

D’un côté, on appelle « échantillon » (« swatch » en anglais) le petit morceau de tricot que l’on fait dans le but d’avoir une pièce représentative du futur projet tricot. C’est donc un objet physique tricoté en début de projet.

Typiquement, on tricote un échantillon dans le point qui couvre la plus grande surface de l’ouvrage. SI vous tricotez un pull en côtes 1:1, vous ferez donc un échantillon en côtes 1:1 pour avoir un morceau de tissu représentatif.

Ce type d’échantillon de tricot est utile pour plein de raisons. Il vous permet de répondre à toutes ces questions avant de commencer votre ouvrage :

• Comment se comporte la laine ? Est-elle agréable à tricoter ?
• Aimez-vous le rendu tricoté ? Est-il trop ajouré ou trop serré ? Trop souple ou trop rigide ?
• Faudrait-il changer de numéro d’aiguilles pour obtenir un meilleur rendu ?
• La couleur vous plaît-elle une fois tricotée ? Ce point est notamment important avec des laines teintes à la main ou avec des fils ayant beaucoup de variations (speckles, rayures, tweed, motifs, chiné, etc.)
• Si vous associez des fils différents ou tenez plusieurs brins ensemble, le rendu vous convient-il ?
• Le rendu du point utilisé dans le patron vous plaît-il ?

De plus, tricoter un échantillon est un bon moyen de tester un nouveau point que vous ne connaissez pas. Cela vous permet aussi de vous exercer sur un point complexe.

Autant d’informations indispensables pour obtenir un tricot qui vous plaira 🙂

 

#2 Echantillon (gauge) = nombre de mailles

De l’autre côté, un « échantillon » (« gauge » en anglais) peut également désigner la taille des mailles – et par extension le nombre de mailles/rangs pour une surface donnée. Généralement, on exprime cet échantillon en nombre de mailles et de rangs pour 10 cm. Vous trouverez cette indication sur les patrons et sur les étiquettes de pelotes et écheveaux.

En pratique, plus vos mailles sont grosses et moins il faudra de mailles et de rangs pour couvrir la surface donnée. Par ailleurs, la taille de mailles dépend du fil, du numéro d’aiguilles, de la densité de votre tricot (lâche ou plus dense), etc.

Ainsi, tricoter un échantillon en début de projet a aussi pour but de vérifier que vous avez la bonne taille de mailles. Concrètement, si un patron mentionne un échantillon en jersey de 22 mailles et 30 rangs pour 10 cm, il vous donne en réalité la taille des mailles requise pour obtenir le même rendu.

Considérant cela, l’échantillon en tricot est vraiment crucial pour un vêtement ou tout objet qui doit avoir des dimensions finales précises (gants, bonnet, chaussettes…). A l’inverse, il est moins important pour une écharpe, un châle ou une couverture.

Exemple : si vous tricotez un échantillon ayant moins de mailles que le patron pour 10 cm, votre projet final sera plus grand que prévu. Pour éviter ce souci, il faudra alors utiliser un numéro d’aiguilles inférieur ou tricoter une (voire plusieurs) tailles en-dessous.

 

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2. Comment tricoter un échantillon ?

Maintenant que nous avons clarifié un peu les choses, passons à l’action ! Voyons comment faire un échantillon en tricot. A ce niveau, certains mythes et confusions ont la vie dure…

 

#1 Comprendre l’échantillon dans un patron

Premièrement, la partie « échantillon » (gauge) d’un patron ne vous dit pas comment tricoter votre échantillon. Elle vous donne l’échantillon du projet, c’est-à-dire la taille des mailles. Plus précisément, elle vous précise le ratio entre la hauteur et la largeur d’une maille.

Si le modèle précise 20 mailles et 30 rangs pour 10 cm, cela ne signifie pas que votre échantillon tricoté (swatch) devra faire exactement 20 mailles et/ou 10 cm de large. Cette indication signifie que sur votre projet fini, un carré de 10 cm devra comporter 20 mailles en largeur et 30 en hauteur. En d’autres termes, si vous prenez une ligne de 10 cm en plein milieu de votre pull, vous devrez compter 20 mailles. Idem, une ligne verticale de 10 cm comportera 30 mailles.

En résumé, la partie « échantillon » du modèle ne vous dit pas de monter un certain nombre de mailles pour voir si vous obtenez bien les 10 cm prévus. Ce qui nous conduit au deuxième point : combien de mailles monter ?

 

#2 Combien de mailles monter pour un échantillon ?

Pour tricoter un échantillon, vous devez d’abord définir combien de mailles monter. A ce niveau, il y a 2 choses à garder en tête :

• On obtient rarement le même nombre de mailles en tricotant une toute petite surface et une zone bien plus grande. C’est une question de tension et de différence de tricot. Après tout, un tricoteur n’est pas une machine 🤖
• Les mailles situées aux extrémités d’un morceau de tricot sont toujours différentes que celles du milieu. Elles sont souvent plus serrées. Les comptabiliser dans le nombre de mailles de votre échantillon (swatch) fausserait alors le résultat.

Sachant cela, nous devons aussi tordre le cou à quelques mauvaises pratiques :

✔️  Montez toujours plus de mailles que le nombre indiqué dans l’échantillon (gauge) du patron. En effet, plus votre échantillon sera grand, plus il sera représentatif du projet final.

✔️  Même s’il n’existe pas de règle en la matière, nous vous conseillons de monter au moins 50 % de mailles de plus. Dans l’exemple précédent, cela donne : 20 + 10 = 30 mailles. Avec cette marge, vous pourrez compter les mailles les plus éloignées des bords, qui sont bien plus uniformes.

❌  Ne vous contentez jamais de tricoter uniquement 20 mailles pour voir si vous obtenez bien les 10 cm espérés. Vous auriez de mauvaises surprises… Pour pouvoir contrôler la bonne taille des mailles, il faut une surface assez representative du projet final.

❌  Ne montez pas le nombre de mailles de l’échantillon (gauge) du patron, additionnées de quelques mailles pour la bordure. Continuez votre lecture pour savoir pourquoi !

✔️  Montez (et rabattez) vos mailles souplement. Vous éviterez ainsi que l’échantillon ne se resserre artificiellement en haut et en bas, et ne fausse votre décompte de mailles. Bien sûr, ne passez pas à l’extrême opposé, avec un montage et un rabattage qui vont évaser votre échantillon 😉

 

#3 Un échantillon proche du projet final

Une fois vos mailles montées, vous devez ensuite tricoter votre échantillon en étant aussi fidèle que possible au projet final. Pour cela :

✔️  Tricotez tout votre échantillon dans le même point afin d’obtenir un morceau de tissu vraiment représentatif. 

❌  Ne tricotez pas de bordures dans un point différent. Même si de nombreux tricoteurs font une bordure en point mousse ou en point de riz pour empêcher le jersey de roulotter, cette pratique est fortement déconseillée. En effet, les points se comportent différemment : leurs mailles n’ont pas la même taille ni le même ratio largeur/hauteur. De ce fait, ajouter une bordure dans un autre point risque fausser le calcul de votre échantillon final (gauge).

✔️  Tricotez votre échantillon dans les mêmes conditions que votre projet final. Utilisez les mêmes aiguilles et le même fil. Et pour un modèle tricoté en rond, faites un échantillon en rond. Veillez alors à ne pas vriller vos mailles au moment du montage.

✔️  Bloquez votre échantillon. Ainsi, vous obtiendrez le même rendu que pour votre projet final et pourrez faire vos mesures en conditions réelles. Le blocage aidera aussi à limiter le roulottage du jersey, malgré l’absence de bordure. L’étape du lavage permet également de vérifier si vos couleurs dégorgent 😉 Astuce : mesurez votre échantillon avant et après le blocage pour savoir comment réagit la laine.

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3. Comment éviter de tricoter un échantillon ?

Soyons honnête, tricoter un échantillon est assez rébarbatif. Vous avez craqué sur un modèle et avez hâte de commencer à le tricoter. Passer par la case « échantillon » avant de monter votre ouvrage est une vraie corvée. Malheureusement, cette étape est incontournable. A moins que…

 

🧶 Quand peut-on sauter l’étape de l’échantillon ?

 

En réalité, tricoter un échantillon avant un projet n’est pas obligatoire à chaque fois. Voici les situations dans lesquelles vous pouvez vous en passer :

• Pour un ouvrage qui ne doit pas avoir des dimensions finales précises (écharpe, couverture, châle…), l’échantillon importe peu.
• Si vous tricotez un petit objet, comme des gants ou des chaussettes, tricoter un échantillon représentatif (swatch) vous demandera autant de temps et d’efforts que de commencer véritablement le projet. Dans ce cas, mieux vaut monter votre ouvrage et contrôler votre nombre de mailles en cours de route.
• Numéro d’aiguilles, type de fil, point, etc. Si vous démarrez un projet dans les mêmes conditions qu’un précédent ouvrage, inutile de (re)faire un échantillon puisque vous obtiendrez le même résultat.
• Tricoteur aguerri, vous avez assez d’expérience pour savoir quel est votre échantillon dans telles ou telles circonstances ? Vous êtes un as du produit en croix et êtes capable d’ajuster les indications du patron selon vos calculs ? Vous pouvez tenter votre chance et zapper l’étape de l’échantillon ! Mais attention, c’est à vos risques et périls 😉 Et bien entendu, cela ne vous dispense pas de contrôler votre nombre de mailles en cours de tricot.

💡 Conseil : pour chacun de vos projets, notez l’échantillon obtenu sur l’objet final. Ainsi, lorsque vous aurez un futur projet nécessitant le même échantillon, vous saurez immédiatement quel fil et quelles aiguilles utiliser ! Ou du moins, vous aurez déjà une bonne base pour faire vos calculs et vos ajustements.

 

🧶 Quand l’échantillon est-il obligatoire ?

A l’inverse, voici dans quels cas vous avez vraiment intérêt à faire un échantillon d’abord :

• Si vous débutez en tricot, il faut absolument tricoter un échantillon représentatif avant de commencer un projet. En effet, il est probable que votre tension évolue avec l’expérience. Contrôler la taille de vos mailles à un moment donné est donc important. Vous devrez sûrement faire plusieurs tentatives avec différents numéros d’aiguilles avant d’atteindre le même échantillon (gauge) que le patron : courage !
• Pour un projet devant avoir des dimensions spécifiques (un vêtement, typiquement), vérifier la taille des mailles sur votre échantillon permet d’obtenir le bon rendu final.
• Si le projet utilise un point que vous ne connaissez pas ou ne maîtrisez pas, faire un échantillon est une excellente façon de vous exercer. Votre tricot final n’en sera que plus réussi !

 

En conclusion, pour ne pas (plus) avoir besoin de faire un échantillon en tricot, il faut en avoir tricoté beaucoup d’autres par le passé. C’est essentiellement l’expérience qui vous permettra d’éviter la corvée de l’échantillon – du moins, dans la plupart des cas. Nous espérons que cet article vous a aidé à mieux comprendre ce qu’est un échantillon, à quoi il sert et comment le tricoter. Maintenant, à vos aiguilles !

 

Article inspiré par la vidéo de Julie Miette

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A bientôt, et bon tricot !

Célia & Marie ♥